L'asphyxie fœtale pendant le travail est définie par l'association d'une acidose métabolique et de signes cliniques comportant une mauvaise adaptation néonatale avec un faible score d'Apgar à 5 minutes et la survenue précoce d'une encéphalopathie néonatale hypoxique-ischémique. En France, elle complique un accouchement sur mille. Elle est due, environ une fois sur trois, à un accident aigu (procidence du cordon, rupture utérine, hématome rétroplacentaire, etc.) et, deux fois sur trois, à une hypoxie plus progressive entraînant des anomalies du rythme cardiaque fœtal (RCF) alors que le tracé à l'admission était normal. La moitié des enfants décèdent ou gardent des séquelles à type de paralysie cérébrale. Les revues de dossiers par des collèges d'experts suggèrent qu'au moins la moitié des cas d'asphyxie pendant le travail ont été favorisés par une prise en charge non optimale, notamment une mauvaise interprétation du RCF. La prévention de l'asphyxie fœtale pendant le travail est un objectif majeur de l'obstétrique moderne. Cet objectif est difficile car aucune mesure n'a démontré son efficacité dans des études apportant un bon niveau de preuve. Cependant, les formations à l'analyse du RCF ont démontré leur efficacité pour améliorer les connaissances des praticiens, au moins dans les études françaises, et cette analyse est facilitée par une approche fondée sur la physiologie. Les examens de seconde ligne ont probablement une place dans cette surveillance, mais ils paraissent moins déterminants.